Affichage des articles dont le libellé est Hôpital. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Hôpital. Afficher tous les articles

06 décembre 2023

Communiqué de presse du 6 décembre 2023 : Modification n°12 du PLU de Fontainebleau-Avon : le CDAS dépose un recours contentieux

Modification n°12 du PLU de Fontainebleau-Avon :

le CDAS dépose un recours contentieux

Communiqué de presse du 6 décembre 2023

Le CDAS d’Avon, association de défense de l'environnement et du patrimoine avonno-bellifontains, a déposé un recours devant la Cour administrative d’appel de Paris (CAA)[1] contre la délibération n° 2023-148 du 28 septembre 2023 de la Communauté d’agglomération du Pays de Fontainebleau (CAPF) qui a approuvé la modification n° 12 du plan local d’urbanisme (PLU) de Fontainebleau-Avon.

La délibération attaquée avait notamment pour objectif d’adapter le PLU afin de permettre :

·         L’installation de deux résidences étudiantes à Fontainebleau (la première en lisière d’Avon, rue du Rocher, en lieu et place de l’ancienne maison forestière d’Avon, et la seconde rue du Docteur Clément Matry à proximité immédiate de la Chapelle de la Sainte-Famille),
·         La réalisation de nouveaux équipements sportifs sur le secteur du stade Philippe MAHUT (secteur Nba notamment pour répondre aux ambitions « terre de jeux 2024 »).

 

Le CDAS considère que cette modification porte atteinte à la protection des paysages et du cadre de vie par une densification anormale, tant au sud d’Avon qu'à proximité de la Chapelle de l'Hôpital, tout en sous-estimant gravement les impacts sur les services publics et les transports dont la saturation est pourtant patente. L'esthétique inadaptée des opérations préexistantes et des projets dévoilés ne peut que constituer un désastre pour la renommée de l'agglomération.

 

Force est de constater que la CAPF favorise les seuls intérêts particuliers des promoteurs (dont sa filiale la SEM du Pays de Fontainebleau) sans tenir compte de l'intérêt général et de l'opposition de nombreux habitants, des associations et de la Ville d'Avon.

 

Concernant le projet de résidence étudiante rue du Rocher, le maire de Fontainebleau reconnaissait dans la République de Seine-et-Marne du 10 juillet 2023 : « Le projet a toutes les chances de déboucher sur des contentieux, alors nous avons tout intérêt à envisager des alternatives ». Un permis (retiré depuis) était pourtant délivré le 27 juillet 2023 ! Le commissaire enquêteur a lui-même relevé dans ses conclusions du 3 août 2023 « la tension conflictuelle ressentie au cours des permanences » concernant le projet de résidence étudiante rue du Rocher et le profond sentiment des riverains de ne pas être écoutés. Il a alerté l’autorité sur les conséquences qu’aurait un tel projet et a émis une réserve non levée qui s'est donc transformée en avis défavorable.

Le CDAS était prêt à discuter de ces alternatives et avait saisi dans ce sens la Commission de conciliation en matière d’élaboration des documents d’urbanisme le 13 septembre 2023 auprès de la préfecture. Alors qu’il en avait été dès le début personnellement informé par le Président du CDAS, le président de la CAPF a refusé d'en tenir compte en inscrivant l’approbation de la modification n° 12 du PLU à l'ordre du jour du Conseil communautaire du 28 septembre 2023. Le 25 septembre 2023, le Président du CDAS d’Avon a porté à la connaissance des conseillers communautaires plusieurs éléments justifiant le retrait de l’ordre du jour ou à défaut un vote défavorable. Sans succès malheureusement.

Dès lors, compte tenu du passage en force de la CAPF et du mépris affiché pour les habitants des deux communes, le CDAS d’Avon n’avait plus d’autre choix que de déposer un recours pour contester l’adoption de cette modification du PLU. Le CDAS d’Avon regrette profondément cette situation, conséquence du jusqu’au boutisme du président de la CAPF et de la Ville de Fontainebleau dans cette affaire.

C’est désormais à la Cour administrative d’appel de Paris de se prononcer sur ce recours.

Le CDAS invite les lecteurs à soutenir son action pour la sauvegarde de la qualité de notre ville : http://avon-cdas.blogspot.com/p/faire-un-don.html


[1]              Du fait d'une loi d'exception, la CAA est compétente en premier et dernier ressort concernant les recours qui touchent de près ou de loin à l'organisation des Jeux Olympiques.


01 juillet 2020

Bulletin 2020-3

 
Maison dans la Vallée – Case 18
27  rue du vieux Ru
77210 AVON
 blog : avon-cdas.blogspot.fr                               courriel : cdas-avon@orange.fr  
 





  



2020 – 3                                                                                                 1er juillet 2020    
 (rectifiée le 14 juillet)              

A NOS ADHERENTS

 A ce jour, nous ne sommes pas en mesure de donner la date de notre assemblée générale. 
Ce devrait être en octobre : une prochaine lettre d'information, en septembre,  vous précisera la date
et vous donnera le rapport financier 2019 et la suite du rapport d'activité.


Aménagement de la Bassée


   Rappelons que depuis une vingtaine d'années deux projets, qui ont des buts différents, sont à l'étude :
Ø      L'un concerne la navigation avec un projet de canal à grand gabarit piloté par "Voies Navigables de France". Il s'agit de permettre d'augmenter le tonnage des péniches remontant la Seine en amont de Montereau vers Nogent-sur-Seine. Projet qui, normalement, devrait accélérer le débit de l'eau en cas de crue de la Seine.
Ø      L'autre vise à limiter les inondations en aval de Montereau, et particulièrement à Paris, en cas de crue : c'est déjà le rôle des Grands Lacs  de Seine près de Troyes, mais, comme il n'y a rien de comparable sur l'Yonne (le lac de retenue de Pannessière-Chaumard semble insuffisant en cas de forte crue), l'idée est de compenser une partie de la crue de l'Yonne en stockant une partie du débit de la Seine en amont du confluent, donc dans la Bassée, dans 9 "casiers" ou Bassines de la Bassée, qui sont des réservoirs à l'air libre vers lesquels l'eau de la Seine sera pompée. Dans un premier temps, un seul "casier", dit "casier pilote" serait aménagé.

            Une enquête publique a été lancée par l’établissement des Grand Lacs de Seine sur le projet de site pilote de ce premier "casier".  Ce projet qui ajoute une artificialisation nouvelle à une zone qui a déjà bien souffert de l’action humaine (rectification des méandres, carrières, centrale nucléaire de Nogent), vient apporter de nouvelles contraintes pour la faune et la flore, liées à des inondations périodiques et à  la création de digues. Le coût estimé de ce premier site est de 114 100 000 € TTC.

            Ce projet vient en contradiction du projet de canal à grand gabarit qui est présumé aggraver l’effet des crues et qui n’est pas suffisamment pris en compte par l’enquête en cours. Toutes les alternatives les plus proches du modèle naturel (inondations de champ d’expansion, rétablissement du cours normal de la Seine) ont été exclues, sans explications satisfaisantes.
            Ce sont pour ces raisons que toutes les associations qui luttent pour la préservation de l'environnement (FNE Ile de France, FNE Seine et Marne, ANVL, Fédération des Associations de Protection de la Vallée de la Seine 77 (FAPVS), etc.) sont opposées à ce projet inabouti.

            Vous aussi, vous pouvez donner votre avis :
            L'enquête publique est ouverte jusqu'au 10 juillet 2020 :
   -  soit dans l'une des communes de la Bassée (Châtenay-sur-Seine, Egligny, Gravon et Balloy),
   -  soit directement sur :
            Le dossier est là :

URBANISME


            Confinement ou pas, le bétonnage garde ses droits (au moins à Fontainebleau).

SUBSISTANCES

            Pour l’instant, du fait de la pandémie et du renouvellement retardé de la composition du Conseil communautaire, la modification du PLU concernant le secteur des Subsistances n’a pas encore été approuvée par la Communauté d'agglomération, dont la composition vient de changer.
            Cependant notre association a appris que le permis de démolir du bâtiment existant a déjà été délivré (à l’exception d’une petite annexe, comme l’architecte des bâtiments de France l'avait demandé).
Il est évident que le maire réélu de Fontainebleau et son promoteur souhaitent aller vite sur le projet de bétonnage. L’avis expressément réservé du commissaire-enquêteur sera-t-il suivi ?  L’élection déterminera si l’agglomération veut aller dans ce sens et si la maire d’Avon, réélue également, pourra bloquer le projet.

HÔPITAL (ou ce qu’il en reste)

            La partie Sud-Est  a été cédée au propriétaire de l’EHPAD "la Villa Baucis" qui veut y créer  92 lits soit 5 760 m². Le permis a été délivré le 26 mars 2020.

*          *          *          *

NOTES DE LECTURE

LE PLUS GRAND DÉFI DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ.

            L'édition de mai 2020 est une édition revue et augmentée par rapport à celle de 2018.
Éd. Michel Lafon,  9 €

         L'auteur, Aurélien Barrau, est astrophysicien, amoureux d'astrophysique théorique (et donc des trous noirs), il est par ailleurs docteur en philosophie. Dans ce petit livre de moins de 120 pages il s'exprime en citoyen qui souhaite participer au débat public.
       Le premier chapitre, le constat, est un excellent résumé sur 30 pages de toutes les connaissances scientifiques accumulées depuis 30 ans sur le changement climatique et sur la perte de biodiversité.  On y apprend par exemple que, de nos jours, "les plantes disparaissent 350 fois plus vite que la norme historique".
       Puis l'auteur propose des ébauches de solutions simples et urgentes, comme réduire la consommation. L'une d'elles étant la réduction de la consommation de viande.
       Plus loin, il nous invite à penser en "pouvoir de vie" plus qu'en "pouvoir d'achat".  Il propose de remplacer la formule "taux de croissance du PIB" par "taux de prédation suicidaire".
       Bien que passionné de philosophie phénoménologique (qui s'attache aux détails) il cherche à dégager une vue d'ensemble de la complexité du problème : il y voit 26 dimensions (politique, économique, éthique, démographique, etc.) qui hélas !, s'interpénètrent, comme des poupées gigognes.
       Il termine par une ode à la poésie : il pense que seul un poète pourra simplifier cette "fractalisation" (terme mathématique s'appliquant aux systèmes gigognes) de ce problème à 26 dimensions !

       Dans son dernier livre "Sapiens face à Sapiens", le paléoanthropologue Pascal Picq fait le point sur les évolutions récentes de sa discipline concernant nos lointains ancêtres. Dans sa conclusion il écrit : "Ainsi la détérioration en cours des classes moyennes traduit-elle un profond bouleversement à l'échelle mondiale. Cela veut dire une chose toute simple : le modèle économique et social de la fin du siècle dernier n'est plus adapté aux changements qu'il a provoqués". 

       Alors, paléoanthropologie et astrophysique théorique, même combat ?

20 octobre 2015

Le Comité de défense d'action et de sauvegarde répond aux allégations mensongères de Frédéric Valletoux sur l'hôpital.

Comité de défense, d'action et de sauvegarde d'Avon
Association déclarée le 9/05/1976 agréée code de l'urbanisme le 16/09/1991
Site : avon-cdas.blogspot.com Courriel : cdas-avon@orange.fr
Case 18 – Maison dans la Vallée 1, rue Lola Dommange 77210 Avon

Avon, le 13 octobre 2015

Communiqué de presse

Le Comité de défense d'action et de sauvegarde répond
 aux allégations mensongères de Frédéric Valletoux sur l'hôpital.


La République de Seine et Marne reprend, sans les commenter, les allégations de Frédéric Valletoux selon lesquelles le projet de partenariat public-privé (PPP) au Bréau aurait été bloqué par les recours du CDAS d'Avon et autres.

Désireux de rétablir la vérité, le Comité s'est procuré l'original de la lettre de l'Agence Régionale de Santé (ARS) qui mettait fin au projet le 6 février 2013.

Les citations de cette lettre sont sans appel, la cause de l'abandon du projet, ce ne sont nullement des recours auxquels d'ailleurs l'ARS ne fait d'ailleurs aucune allusion, mais un projet de PPP dangereux juridiquement, financièrement et médicalement (en annexe le document intégral, gardé secret par le maire).

Voici des extraits, cause par cause, du rejet du projet :
- Juridiquement : "le montage juridique […] ne m'apparaît pas suffisamment sécurisé"
- Financièrement : "Les discussions de ces derniers mois […] n'ont pas permis de lever les doutes sur la résilience de ce montage […] Ce risque obérerait sans doute la capacité de levée de fonds auprès des institutions bancaires".
- Médicalement : "Le projet médical de la plate-forme me paraît aussi  insuffisamment abouti en matière de répartition des activités".

Les recours du Comité ne sont donc nullement en cause dans l'abandon de ce projet de reconstruction au Bréau.

En ce qui concerne l'action même du Comité, celui-ci souligne que le décret Carnot dont il a pris la défense avait pour objectif de maintenir le domaine forestier national intact, même en cas d'affectation au ministère de la défense. On peut souligner le caractère novateur et très « développement durable » de ce décret, à l'heure où la protection de l'espace forestier est remise au goût du jour par la COP 21.
Le tribunal administratif ne nous a pas suivis, considérant que le décret ne pouvait plus être appliqué sur des terrains déboisés et cédés à des tiers, même si, légalement, le décret était encore valable et la clause de reboisement valide. Notre travail n'a pas été inutile puisque nous avons pu obtenir le Bois-Rond qui, sinon, serait resté dans le domaine militaire. Lot de consolation bien faible par rapport à 16 hectares irrémédiablement perdus.



Le Bureau




02 avril 2011

Le Parisien du 2 avril 2011 : Ils ne veulent pas du grand hôpital sur ces friches

Ils ne veulent pas du grand hôpital sur ces friches
Publié le 02.04.2011

Les comités de défense, d'action et de sauvegarde (CDAS) de Fontainebleau et Avon organisent cet après-midi une manifestation contre « le futur bétonnage de 13 ha » des friches militaires du quartier du Bréau, à Fontainebleau. « Cette grande parcelle doit être reboisée », clament-ils. Le cortège partira à 15 heures de la place Napoléon-Bonaparte et se rendra sur les lieux. Les associations vont-elles réussir à mobiliser sur ce dossier? Pas sûr. Les conseils municipaux d'Avon et de Fontainebleau dans leur ensemble soutiennent le projet du Bréau. Il s'agit de construire une plate-forme hospitalière réunissant hôpital public et polyclinique pour un coût de 75 M€ sur des terrains militaires abandonnés depuis 1994. L'ouverture est programmée pour 2015.

Plusieurs recours devant le tribunal administratif

Les opposants invoquent un fait historique. « Ce terrain de 13 ha, au départ forestier, a été affecté à l'armée. Cette dernière, par un décret de 1891, s'était engagée à le reboiser, dès son départ », souligne Philippe-Thomas Derevoge, du CDAS d'Avon. La question a d'ailleurs déjà fait l'objet de plusieurs recours devant le tribunal administratif.
Autre argument : « On peut reconstruire l'hôpital sur son site actuel pour le même coût. Aucune étude comparative n'a été faite à ce sujet. Nous en réclamons une », indique Jacqueline Nizart, du CDAS de Fontainebleau. Les deux associations dénoncent aussi l'urbanisation importante à venir. « On nous annonce 3000 habitants en plus, d'ici à quinze ans, notamment sur le Bréau. C'est trop. » Frédéric Valletoux, maire UMP de la ville et président de la Fédération hospitalière d'Ile-de-France, contre-attaque : « C'est un combat d'arrière-garde. En 2001, il y avait un projet de reconstruction de l'hôpital sur place. Mais la donne a changé. Depuis 2005, un projet public-privé a été lancé qui nécessite au minimum 10 ha de terrain. Et puis maintenant on ne rénove plus les hôpitaux dans des bâtiments dispersés. Le peu d'opposants voudraient tuer le projet de grand hôpital qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Quant à l'argument forestier, je rappelle que cette parcelle était une lande au XIXe siècle. Alors que la population se mobilise généralement pour éviter la fermeture d'un hôpital, eux font le contraire. C'est surréaliste. »
Le Parisien

Manifestation du 2 avril 2011


Grande manifestion samedi 2 avril 2011
pour Rénover l’hôpital en ville  et restituer le Bréau à la forêt
Rassemblement 15 heures,  place Napoléon Bonaparte,

au centre de Fontainebleau  Défilé en direction des terrains du Bréau,  au sud de la ville.

19 mars 2008

Le Parisien du 19 mars 2008 : Nouveau recours contre le projet du grand hôpital

Nouveau recours contre le projet du grand hôpital
Pascal Villebeuf | Publié le 19.03.2008

LA POLÉMIQUE est relancée. Le projet du grand hôpital de Fontainebleau, qui doit s'implanter sur un ancien terrain militaire dans le quartier du Bréau, est de nouveau au coeur des querelles. La communauté de communes de Fontainebleau-Avon, qui gère ce dossier, vient de recevoir un recours hostile.

Le dossier a été déposé au tribunal administratif de Melun par trois personnes, dont le président du comité de défense d'Avon, Philippe-Thomas Derevoge. Ce recours vise la délibération du 19 décembre dernier de la communauté de communes de Fontainebleau-Avon, qui autorise son président, Jean-Pierre Le Poulain (UMP), à acheter à l'Etat les 10,4 ha de terrain pour construire le nouvel hôpital. Un projet qui doit normalement être approuvé par le ministère de la Santé à la mi-avril et dont le coût est estimé à 151 M €

Deux études qui n'auraient pas été réalisées

L'opposition à ce projet n'est pas nouvelle. C'est le cinquième recours déposé depuis 2005. Au départ, les protestataires s'appuyaient sur un ancien décret du président Sadi Carnot, qui imposait que les terrains militaires pris au domaine forestier lui soit rendu. Mais aucun jugement n'a confirmé ce décret. A présent, les critiques se font plus précises.

« Le projet de reconstruction de l'hôpital aurait nécessité deux études qui n'ont pas été réalisées, explique Philippe-Thomas Derevoge. D'abord, savoir s'il était possible de le reconstruire sur l'actuel emplacement du centre hospitalier. Si c'est vraiment impossible, il faut lancer une étude d'impact sur le projet prévu au Bréau. On prévoit pour ce nouvel hôpital un parking de 1 000 places, tout cela à proximité des jardins du château et du quartier classé des Héronnières. Cela va défigurer le quartier et avoir des répercussions sur la tranquillité des riverains et sur l'image touristique de la ville. »

Ce recours met en colère Jean-Pierre Le Poulain, président de la communauté de communes. « C'est une opposition politique. Si l'implantation est prévue au Bréau, c'est que le dossier soutenu par l'agence régionale d'hospitalisation prévoit un bâtiment commun à l'hôpital et à la polyclinique. Et donc un terrain beaucoup plus important que l'actuel site de 4 ha. De plus, le projet prévoit un désengorgement du quartier, avec la création d'une nouvelle artère en direction de l'ex-N 6. » Le maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, minimise ce recours. « Il n'est pas suspensif. Mais, de toute façon, la reconstruction sur place est impossible. »
Le Parisien

Presse : Nouveau recours contre le projet de grand hôpital


Nouveau recours contre le projet du grand hôpital
Publié le 19.03.2008

       LA POLÉMIQUE est relancée. Le projet du grand hôpital de Fontainebleau, qui doit s'implanter sur un ancien terrain militaire dans le quartier du Bréau, est de nouveau au coeur des querelles. La communauté de communes de Fontainebleau-Avon, qui gère ce dossier, vient de recevoir un recours hostile.

Le dossier a été déposé au tribunal administratif de Melun par trois personnes, dont le président du comité de défense d'Avon, Philippe-Thomas Derevoge. Ce recours vise la délibération du 19 décembre dernier de la communauté de communes de Fontainebleau-Avon, qui autorise son président, Jean-Pierre Le Poulain (UMP), à acheter à l'Etat les 10,4 ha de terrain pour construire le nouvel hôpital. Un projet qui doit normalement être approuvé par le ministère de la Santé à la mi-avril et dont le coût est estimé à 151 M €

Deux études qui n'auraient pas été réalisées

L'opposition à ce projet n'est pas nouvelle. C'est le cinquième recours déposé depuis 2005. Au départ, les protestataires s'appuyaient sur un ancien décret du président Sadi Carnot, qui imposait que les terrains militaires pris au domaine forestier lui soit rendu. Mais aucun jugement n'a confirmé ce décret. A présent, les critiques se font plus précises.

« Le projet de reconstruction de l'hôpital aurait nécessité deux études qui n'ont pas été réalisées, explique Philippe-Thomas Derevoge. D'abord, savoir s'il était possible de le reconstruire sur l'actuel emplacement du centre hospitalier. Si c'est vraiment impossible, il faut lancer une étude d'impact sur le projet prévu au Bréau. On prévoit pour ce nouvel hôpital un parking de 1 000 places, tout cela à proximité des jardins du château et du quartier classé des Héronnières. Cela va défigurer le quartier et avoir des répercussions sur la tranquillité des riverains et sur l'image touristique de la ville. »

Ce recours met en colère Jean-Pierre Le Poulain, président de la communauté de communes. « C'est une opposition politique. Si l'implantation est prévue au Bréau, c'est que le dossier soutenu par l'agence régionale d'hospitalisation prévoit un bâtiment commun à l'hôpital et à la polyclinique. Et donc un terrain beaucoup plus important que l'actuel site de 4 ha. De plus, le projet prévoit un désengorgement du quartier, avec la création d'une nouvelle artère en direction de l'ex-N 6. » Le maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, minimise ce recours. « Il n'est pas suspensif. Mais, de toute façon, la reconstruction sur place est impossible. »
Le Parisien

24 février 2006

Communiqué du 24 février 2006 sur les terrains militaires


Cdas  COMITE DE DEFENSE, D’ACTION ET DE SAUVEGARDE D’ AVON
Association agréée   art. L 141-1 Code de l’environnement : arrêté préfectoral du 16 septembre 1991  http://www.avon-cdas.com/
Adresse postale : CDAS d’Avon, case 18  Maison dans la Vallée,  1 rue Lola Dommange  77 210  Avon  courrier@avon-cdas.com

Communiqué de presse

Avon, le 24 février 2006.


Le CDAS d'Avon, à la suite de la réunion sur le Plan local d'urbanisme dans le secteur des terrains militaires du sud de l'agglomération, tient à préciser sa position.

Premièrement, le CDAS d'Avon réaffirme son attachement à la reconstruction d'un hôpital neuf. Il estime cependant que cette reconstruction sur le site actuel ou à proximité (Damesme[1]) est possible comme la dernière étude publique l'indiquait et pour le même coût. Cet emplacement présente les avantages de former déjà un pôle médico-social avec à proximité le long-séjour, l'IRM, la polyclinique, deux maisons de retraite, l'UAS, … . Sa réorganisation sur place permettrait de conserver l'intérêt de cette situation.
En outre, la maternité qui doit être ouverte immédiatement et l'IRM en cours ne peuvent attendre une hypothétique reconstruction au Bréau; le bon sens, l'économie des deniers publics et le développement durable, plaident pour une construction définitive sur le pôle santé-social que nous appelons de nos vœux au nord de l'agglomération.

Deuxièmement, le CDAS d'Avon fait remarquer que la tendance urbanistique actuelle conduit à la reconstruction sur place de la plupart des hôpitaux de ville. En effet, cette tendance traduit l'intérêt de l'intégration des centres hospitaliers au tissu urbain, à la fois pour conserver une proximité de service mais encore

Troisièmement, contrairement à ce qu'a indiqué le président de la CCFA, l'échange du Bois-Rond contre le Bréau n'est pas favorable à l'accroissement des surfaces forestières. En effet, le terrain du Bois-Rond est déjà accessible au public et géré par l'ONF. Au moment où tout le monde signe la charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels, l'objectif de "reconquérir des espaces naturels en faveur de la biodiversité", ce projet n'apporte donc rien à la protection de l'environnement, au contraire, il lui retire 18, 8 ha qui lui revenait de droit.

En conséquence, le CDAS d'Avon propose son appui à l'ARH en vue de trouver un terrain d'entente, dans tous les sens du mot.


[1]           Sa surface est de deux fois et demi la surface du plateau technique actuel, sans compter l'exhaussement possible en hauteur pour les chambres (voir plan).

09 février 2006

Presse : Un comité contre l'emplacement du futur hôpital


Le Parisien, 9 février 2006
Sébastien Morelli


LE Cdasa d'Avon (comité de défense, d'action et de sauvegarde d'Avon) se bat contre l'emplacement du futur hôpital de Fontainebleau. Prévu dans le quartier du Bréau, l'établissement actuel dont les locaux sont trop vieux, peu pratiques et trop petits sera reconstruit, conformément à la décision que vient de prendre l'ARH (Agence régionale d'hospitalisation). Mais l'association d'Avon annonce qu'elle a entamé une procédure devant le tribunal administratif de Melun pour protester contre l'affectation des terrains du Bréau du ministère de la Défense à la communauté de communes en vue d'y construire le nouvel hôpital.
Le Cdasa assure que les terrains du Bréau devraient plutôt être reboisés, que la circulation sur l'avenue des Cascades serait perturbée par l'arrivée d'un hôpital et qu'il faut être attentif à l'aspect esthétique d'un projet aussi proche du château. Inquiets sur l'avenir du quartier du Bréau, les membres du Cdasa, qui sont cependant « pour une modernisation des équipements médicaux », réclament un véritable « schéma public d'aménagement de cette zone », où la construction d'une pépinière d'entreprises ou encore d'une déchetterie avait aussi été évoquée.

01 février 2006

Hôpital au Bréau : dossier documentaire


Cdas  COMITE DE DEFENSE, D’ACTION ET DE SAUVEGARDE D’ AVON
Association agréée   art. L 141-1 Code de l’environnement : arrêté préfectoral du 16 septembre 1991
Adresse postale : CDAS d’Avon, case 18  Maison dans la Vallée,  1 rue Lola Dommange  77 210  Avon

Dossier documentaire
Position du CDAS d'Avon relative au projet d'hôpital au Bréau
et plus généralement au lotissement de ce secteur


Avon, le 1er février 2006.


Le Comité de d'Action, de Défense et de Sauvegarde d'Avon (CDASA) a entamé une procédure devant le tribunal administratif de Melun à l'encontre de la décision d'affectation des terrains du Bréau du ministère de la Défense à la ville de Fontainebleau (aujourd'hui la Communauté de communes).
Suite à la visite du ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie, et à un déficit d'information du public sur ces questions, le CDASA a décidé de prendre position dans la presse et auprès des élus de la région.

1. Rappel des faits : la question de l'affectation du terrain

Par décret (bulletin des lois n° 1433 du 16.12.1891)[1], le président de la République Sadi Carnot affecté à titre temporaire une parcelle de la forêt domaniale de Fontainebleau au ministère de la Guerre. En cas de désaffectation par celui-ci, les terrains en cause retourneront à la forêt domaniale de Fontainebleau dont elles ont été extraites après démolition des bâtiments devenus inutiles et rétablissement du couvert forestier.
Par décision n° 020449 DEF/SGA/DEMPA/SDP/DOM.URB.32 du 8 février 2001 du ministre de la défense prise par délégation par le directeur de la mémoire, du patrimoine et des archives relative à la remise aux services fiscaux du quartier du Bréau situé sur le territoire de la commune de Fontainebleau (non publiée)[2] a désaffecté ces terrains mais contrairement aux dispositions du décret en donné son agrément en vue de la cession à la ville de Fontainebleau.
Il faut savoir que le ministère de la défense a le privilège de percevoir le produit des cessions des terrains qu'ils déclassent lorsqu'ils n'ont plus d'utilité pour aucun ministère. A condition bien sûr qu'il en soit affectataire définitif.
C'est cette décision qui a été attaqué par le CDASA, aux motifs qu'elle violait le décret Carnot.

Le ministère de la Défense par la voix de Mme Alliot-Marie a reconnu l'illégalité de cette décision en indiquant qu'il allait procédé au transfert à partir du ministère de l'agriculture, véritable affectataire. La procédure est en cours d'aboutissement, elle n'attendrait que le visa du ministère chargé des domaines.
Cette nouvelle décision qui reconnaît la portée du décret Carnot est une victoire du CDASA, mais présente elle-même des irrégularités graves dans la mesure où le bien passerait du ministère de l'agriculture au ministère de la défense puis à la Communauté de Communes de Fontainebleau-Avon. Ce système totalement illogique ne s'explique par les intérêts financiers du ministère de la Défense.
Le CDASA s'élève contre l'absence de respect du processus réglementaire qui permettrait d'y parvenir dans la prise en compte des intérêts protégés par la Loi et notamment la protection de l'environnement. De la sorte et au pire, si une aliénation ou un transfert devait être finalement accomplie, le produit financier de cette cession devrait être, selon le Comité, affecté au "fonds de concours pour dépenses d'intérêt public en vue d'être employé à l'achat par l'Etat de terrains boisés ou à boiser[3]" et non au ministère de la défense qui n'a non seulement pas de rapport avec la protection des forêts mais dont l'intervention domaniale n'est plus légitime. Le lotissement de ces terrains devrait selon le Comité servir au moins les intérêts financiers de la conservation de la Nature.



2. Le projet d'hôpital au Bréau : des conséquences indéfinies

La Communauté de Communes de Fontainebleau-Avon (CCFA) cherche à implanter un centre hospitalier sur les terrains en cause. Le Comité de d'Action, de Défense et de Sauvegarde d'Avon (CDASA) tient à préciser immédiatement qu'il n'est pas défavorable à un centre hospitalier dans son principe considérant que la protection de la santé publique est un intérêt public majeur pour l'association.
Il est incontestable que la situation actuelle n'est pas acceptable.
         Cependant, être favorable à l'amélioration des conditions de soins ne justifie pas de faire n'importe quoi, n'importe où est à n'importe quel prix. Un certain nombre de questions et de difficultés doivent être levées avant toute entreprise en la matière.

Il faut rappeler que le dernier document public en la matière en provenance de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation d'Ile de France (ARHIF) indique le même coût entre la reconstruction sur place et une reconstruction ailleurs.

2.1 Un projet non justifié encore au regard de l'utilité publique

         Les points suivants représentent les interrogations et les observations du CDASA sur le projet : le choix du Bréau dépend des réponses qui y seront faite.

2.1.1 Un nouvel emplacement dommageable à l'environnement sans compensation

         Les terrains en cause doivent normalement faire retour à la forêt domaniale de Fontainebleau : leur retirer cette affectation normale conduit à porter une atteinte à la protection de l'environnement. Ce point ne fait d'ailleurs pas l'objet de contestation sérieuse. Nous n'y revenons pas.

         Au cas où juridiquement le choix pourrait se porter sur le terrain du Bréau, le CDASA demande quelles mesures pour supprimer, réduire ou si possible compenser seront adopter relativement à ses conséquences dommageables pour l'environnement.



2.1.2 L'insuffisance de justification du nouvel emplacement

         Le choix des terrains du Bréau paraît excessivement étrange et pour tout dire non justifié pour l'instant : les terrains d'assiette actuels de l'Hôpital seraient pourtant suffisant pour une reconstruction. Les implantations actuelles laissent une place suffisante pour une première de reconstruction.
La caserne Damesme disponible à proximité a en outre une superficie très supérieure au plateau technique actuelle et à ses annexes. Le prétexte d'une reconstruction sur terrain neuf pour éviter un gène des usagers n'est même pas dans ces conditions soutenable.

Le CDASA demande donc qu'on lui indique ainsi qu'au public qu'elle serait la SHON ainsi que la surface au sol nécessaire pour le futur hôpital quel que soit son emplacement.

2.1.3 Un coût anormalement mis à la charge de la Communauté de Communes de Fontainebleau-Avon

         Le processus d'acquisition des terrains par la Communauté de Communes de Fontainebleau-Avon (CCFA) pose également de nombreuses questions.
         La logique voudrait que l'Etat transfert l'affectation de ces terrains du ministère de l'agriculture au ministère de la santé. Or, le processus choisi est de transférer ces terrains du ministère de l'agriculture au ministère de la défense qui le cède à la CCFA qui le mettrait gracieusement in fine à la disposition du ministère de la santé ou à l'établissement public hospitalier en vue de la reconstruction.
         Non seulement le processus choisi est illogique, long mais encore coûteux pour la CCFA et donc la population locale. Il favorise les intérêts du ministère de la défense, ce qui est constatable, alors que de surcroît on ne voit pas pourquoi la CCFA devrait supporter le coût du terrain qui pourrait être transférer sans coût au ministère de la santé. 
         Cet hôpital n'est pas établi au seul bénéfice des habitants de l'agglomération mais de tous ceux de l'arrondissement : ce serait à la solidarité nationale de supporter ce coût et non aux seuls avono-bellifontains. Si en outre, il n'y avait rien à payer ou presque dans la réalité, il s'agit d'une tromperie pure et simple.

         Le CDASA demande que la vérité soit faite sur ce processus dans l'intérêt du contribuable local.



2.1.4 Un emplacement préjudiciable à l'aménagement de l'agglomération

         Si l'on se place strictement du point de vue de l'agglomération, le
En outre, cet emplacement risque de conduire à une aggravation de la circulation sur l'avenue des Cascades. Cet axe est fondamental pour la cohésion territoriale, il ne doit pas faire l'objet d'une aggravation de son fonctionnement, d'une part dans l'intérêt des usagers, d'autre part au regard de l'intérêt de la protection de la perspective du Château, enfin eu égard à sa faible largeur au niveau de la rue du Parc.

         L'avantage de l'emplacement actuel était de placer l'hôpital dans une proximité des usagers. Un certain d'établissements de retraites se trouvant dans le voisinage se verraient contraint d'organiser des déplacements plus longs.

2.2 Un aspect esthétique à considérer en relation avec la proximité du Château ou la qualité paysagère de l'agglomération

Quelque soit d'ailleurs l'emplacement choisi, le CDASA rappelle son attachement au respect d'un aspect esthétique compatible soit avec la proximité du Château soit avec la qualité paysagère de l'agglomération.

2.3 Les terrains éventuellement libérés au nord : vers de nouvelles difficultés ?

Moins grave mais néanmoins inquiétant au titre de l'équilibre de l'agglomération, la question des terrains éventuellement libérés au nord risque de se poser avec une acuité accrue si l'hôpital devait s'implanter finalement au sud.
Ces zones seraient naturellement loties. Mais l'impact de ce lotissement sur l'agglomération n'a pour l'instant fait l'objet d'aucune évaluation ni sur les infrastructures et les équipements publics (alimentation en eau, gaz, électricité, assainissement, voirie, écoles, …) ni sur la circulation automobile. Or, le trafic constitue déjà actuellement un véritable problème qui serait sans doute aggravée.

Le ministère de la Défense a indiqué aux maires de l'agglomération qu'une étude serait réalisée à ces frais sur le renouvellement urbain de ces zones.

         Le CDASA demande donc que, si jamais la solution Bréau devait être retenue, l'évaluation des besoins du public comme de l'impact soit rapidement effectuée en coopération avec le public et ses associations représentatives.

2.4 L'absence de clarification des relations avec les autres hôpitaux du secteur
         Le CDASA est très inquiet plus généralement sur le contexte de restructuration du service hospitalier du sud Seine et Marne. Il estime en effet que cette restructuration ne doit pas conduire à une perte de qualité et d'accès aux soins pour les autres habitants de la région.
         Force est de constater que le partenariat annoncé et affiché entre les hôpitaux de Nemours et de Fontainebleau, l'éventualité d'un grand hôpital général à Melun ne peut qu'amener à s'interroger : une clarification ne serait pas mauvais en la matière.
       
3. La nébuleuse des autres projets au Bréau : déchetterie, pépinière d'entreprise

La question de l'hôpital n'est pas le seul enjeu de ces terrains du Bréau.
D'autres projets comme une déchetterie, une pépinière d'entreprise ont également été évoqué. Malheureusement, il n'existe a priori aucun schéma public d'aménagement de cette zone.

4. Conclusion : appel à la responsabilité

         Tant d'incertitudes juridiques, financières et techniques comme l'absence de communication sur ces questions par les autorités n'incitent pas à une acceptation aveugle. D'autant plus que des rumeurs (peut-être sans valeur) semblent indiquer que l'ARHIF ne tiendrait peut-être pas ses promesses quel que soit d'ailleurs le lieu finalement choisi.

         Le CDASA refuse de porter la responsabilité des difficultés concernant le service public de la santé; au contraire elle prend ses responsabilités en demandant aux élus et aux administrations de prendre les leurs en respectant la légalité, l'intérêt général de la protection de l'environnement mais aussi de la santé. L'information du public sur les stratégies des uns et des autres paraît plus que jamais nécessaire.


Le président, Philippe Thomas-Derevoge.



[1]           Pièces afférentes : Procès-verbal de la conférence du 28 avril 1891 (Guerre / Eaux et forêts) relatif au camp du Bréau; Assentiment du 26 juin 1891 du Ministre de l’Agriculture au procès-verbal du 28 avril 1891; Décret d'affectation rectificatif du 31 janvier 1894 (bulletin des lois n° 1613 du 17.04.1894).
[2]           Pièce afférente : Décision n° 020773 du 12 mars 2001 modifiant la décision n° 020449 DEF/SGA/DEMPA/SDP/DOM.URB.32 du 8 février 2001 du ministre de la défense prise par délégation par le directeur de la mémoire, du patrimoine et des archives relative à la remise aux services fiscaux du quartier du Bréau situé sur le territoire de la commune de Fontainebleau (77).

[3]           L'article L. 131-2 du code forestier dispose :
             "Lorsque, dans les cas prévus par la loi, des biens relevant du régime forestier en vertu des dispositions de l'article L. 111-1 (1º) sont aliénés, le produit de l'opération est encaissé par le Trésor à titre de fonds de concours pour dépenses d'intérêt public en vue d'être employé à l'achat par l'Etat de terrains boisés ou à boiser.
            Les dispositions de l'alinéa qui précède sont applicables aux soultes en argent attribuées à l'Etat dans les échanges immobiliers intéressant le domaine forestier national
."

Faut-il construire le nouvel hôpital au Bréau ?


Faut-il construire le nouvel hôpital au Bréau ?

1er février 2006

Le CDAS d’AVON s’est toujours prononcé en faveur de la protection du massif forestier de Fontainebleau. Cette attitude est justifiée par la valeur inestimable qu’il représente. Notre devoir pour les générations futures est de le préserver, pour le bonheur et la santé des habitants de notre ville et ceux de ses visiteurs, pour la sauvegarde d’un espace naturel exceptionnel et de la qualité de l’environnement dans sa globalité. Du temps de Sadi Carnot on ne parlait pas encore d’écologie ni de développement durable. Pourtant le décret de 1891, toujours en vigueur, que nous invoquons dans notre recours auprès du Tribunal Administratif pour que les terrains militaires soient restitués à la forêt comme son texte le prévoit, prouve que ces considérations environnementalistes étaient déjà, et mieux encore qu’aujourd’hui, prises en compte à cette époque pourtant lointaine.

Il y a toujours de bonne raisons pour le grignotage des lisières et des sous-bois, petit morceau après petit morceau. A chaque fois ces agressions peuvent sembler anodines et tolérables, mais le problème est que chacune de ces fois là s’ajoute aux précédentes, que les effets destructeurs s’accumulent. Et au total la dégradation est continuelle et bien réelle. Au cours des vingt dernières années il y a eu l’élargissement à quatre voies des route nationales, l’extension de l’INSEAD et d’autres projets qui eux, fort heureusement, n’ont pas abouti, grâce à la résistance des associations dont le CDAS d’AVON. Avant il y avait eu l’EIS, les archives, les collèges, le stade de la Faisanderie…et plus grave encore l’autoroute A6. Beaucoup de ces réalisations ne sont pas contestables sur le plan de leur utilité. Mais le choix de leur emplacement conduit à une dégradation grave et irréversible du massif forestier, c’est également incontestable.

Il est temps d’interrompre ce processus. Il est irresponsable et rétrograde aujourd’hui de supprimer des réglementations en faveur de la protection de la forêt, fussent-elles plus que centenaires. La longévité d’un texte n’autorise pas à le négliger. Bien au contraire elle démontre que son utilité a été reconnue par des générations successives. C’est la preuve de sa valeur. Et le recours de notre association était finalement bien fondé : les terrains du Bréau viennent d’être restitués, comme le décret Carnot l’exige, au ministère de l’agriculture. C’est une première victoire des associations contre ceux qui avaient cru pouvoir « oublier » ou traiter par le mépris ce décret de 1891 environnementaliste avant l’heure.

Mais la bataille n’est pas gagnée. Certaines femmes ou certains hommes politiques ne sont pas à une gesticulation près. Pour contourner le fameux décret ils s’apprêtent à céder de nouveau ces terrains à l’armée, qui pourtant n’en a plus l’usage, et cette fois sans obligation de restitution à la forêt. Pour quoi faire alors? Tout simplement pour les revendre à la Communauté de Communes. L’enjeu est de taille et mérite de telles acrobaties : d’un côté on récupère des terrains forestiers, donc bon marché, pour un hôpital sans doute mais peut-être aussi une déchetterie, de l’autre on libère un espace en pleine ville, celui que les installations hospitalières occupent actuellement, pour d’autres projets encore non dévoilés. Tout cela est-il bien légal ? la suite des événements nous le dira mais le principe et la méthode nous paraissent bien critiquables. En particulier, pourquoi les défenseurs du projet ne demandent-ils pas directement la cession des dits terrains au ministère de la santé, s’il n’est question que de l’hôpital ? Au moins ce choix éviterait-il à la Communauté de Communes de supporter la charge de leur rachat. Mais le Ministère de la Défense, qui s’efforce de rendre la transaction possible, se priverait alors d’une recette bien méritée, prise sur le dos des contribuables de l’agglomération. Mais la Communauté de Communes ne pourrait pas alors y construire d’autres programmes, en supposant que l’hôpital est l’arbre qui cache la forêt…

Soyons clairs : le CDAS d’AVON est tout à fait favorable à la modernisation des équipements médicaux. Mais il ne veut pas que leur construction se fasse une fois encore au détriment de la forêt, sous prétexte que ce serait une soi-disant solution de facilité ou celle permettant de bonnes affaires immobilières.
Des alternatives existent : la rénovation des bâtiments actuels, l’extension sur les terrains des casernes Damesme et Chataux elles-aussi libérées par l’armée, dans le même périmètre. Il est étonnant qu’aucune raison d’écarter ces choix, qu’aucune étude comparative des coûts, des délais, de la qualité des aménagements et de leur impact ne soit fournie pour tenter de justifier une agression de plus contre notre patrimoine le plus précieux.

Dans ce patrimoine menacé il faut comprendre la forêt de Fontainebleau d’abord, parce qu’elle serait la première à payer les pots cassés en cédant une partie de son territoire, mais il faut aussi inclure le château. Les terrains du Bréau jouxtent ceux du parc et longent le canal. A quelles nuisances visuelles ou sonores les jardins du palais, qui ont été conçus dès leur origine pour être paisiblement ouverts vers la forêt, comme le démontrent si magistralement les récents aménagements de l’allée Maintenon en direction du mail Henri IV, seront-ils exposés dans le cadre d’une urbanisation, hôpital compris, de cette zone du Sud de la ville ? Quelles surfaces seront construites ? La hauteur des bâtiments et leur emprise au sol atteindra-t-elle les excès que le Plan d’Occupation des Sols autorise ? Quel accroissement du trafic faut-il prévoir, en particulier sur la route des Cascades qui traverse le parc du palais ? Nos associations, pourtant agréées pour l’environnement, n’ont, à cette date, reçu aucune information sur ces questions fondamentales.

Il faudrait donc être « pour » un projet sans pouvoir en mesurer les conséquences, aliéner les droits de la forêt et compromettre la sérénité du parc du château de Fontainebleau sans chercher à comprendre ni pourquoi, ni comment, et surtout ne pas étudier les solutions alternatives. Tout cela reste bien opaque. Autrement dit on nous demande de signer un chèque en blanc, même s’il est prévisible que le prix à payer sera considérable. Ceux qui se prononcent aujourd’hui en faveur de l’implantation de l’hôpital au Bréau font preuve d’une étonnante légèreté ou bien servent des intérêts dont nous souhaiterions connaître la nature et les bénéficiaires.

Le CDAS d’AVON demande qu’une information sur ce projet, détaillée et non polémique, soit fournie aux habitants et aux associations afin que chacun puisse prendre position en toute connaissance de cause.
Si, en dernier recours, il fallait retenir le site du Bréau, parce qu’il serait démontré que ce choix s’impose en toute logique, le CDAS demande que des terrains de surface analogue et à proximité de l’agglomération soient donnés en compensation à la forêt domaniale. En particulier il suggère l’étude de la reconstruction des installations sportives de la Faisanderie sur l’emplacement de l’hôpital, de la caserne Damesme et éventuellement de l’EIS, et que la surface qu’elles occupent actuellement soit restituée à la forêt et replantée. Il écarte d’office toute solution qui consisterait à rendre au massif forestier des terrains inclus dans son périmètre actuel et qui appartiennent déjà et de fait à son espace naturel comme cela est envisagé.

Philippe Thomas-Derevoge
Président du CDAS d’AVON