2020 – 3 1er juillet 2020
(rectifiée le 14 juillet)
A NOS ADHERENTS
A ce jour, nous ne sommes pas en mesure de donner la date de notre assemblée générale.
Ce devrait être en octobre : une prochaine lettre d'information, en septembre, vous précisera la date
et vous donnera le rapport financier 2019 et la suite du rapport d'activité.
Aménagement de la Bassée
Rappelons que depuis une vingtaine d'années deux projets, qui ont des buts différents, sont à l'étude :
Ø L'un concerne la navigation avec un projet de canal à grand gabarit piloté par "Voies Navigables de France". Il s'agit de permettre d'augmenter le tonnage des péniches remontant la Seine en amont de Montereau vers Nogent-sur-Seine. Projet qui, normalement, devrait accélérer le débit de l'eau en cas de crue de la Seine.
Ø L'autre vise à limiter les inondations en aval de Montereau, et particulièrement à Paris, en cas de crue : c'est déjà le rôle des Grands Lacs de Seine près de Troyes, mais, comme il n'y a rien de comparable sur l'Yonne (le lac de retenue de Pannessière-Chaumard semble insuffisant en cas de forte crue), l'idée est de compenser une partie de la crue de l'Yonne en stockant une partie du débit de la Seine en amont du confluent, donc dans la Bassée, dans 9 "casiers" ou Bassines de la Bassée, qui sont des réservoirs à l'air libre vers lesquels l'eau de la Seine sera pompée. Dans un premier temps, un seul "casier", dit "casier pilote" serait aménagé.
Une enquête publique a été lancée par l’établissement des Grand Lacs de Seine sur le projet de site pilote de ce premier "casier". Ce projet qui ajoute une artificialisation nouvelle à une zone qui a déjà bien souffert de l’action humaine (rectification des méandres, carrières, centrale nucléaire de Nogent), vient apporter de nouvelles contraintes pour la faune et la flore, liées à des inondations périodiques et à la création de digues. Le coût estimé de ce premier site est de 114 100 000 € TTC.
Ce projet vient en contradiction du projet de canal à grand gabarit qui est présumé aggraver l’effet des crues et qui n’est pas suffisamment pris en compte par l’enquête en cours. Toutes les alternatives les plus proches du modèle naturel (inondations de champ d’expansion, rétablissement du cours normal de la Seine) ont été exclues, sans explications satisfaisantes.
Ce sont pour ces raisons que toutes les associations qui luttent pour la préservation de l'environnement (FNE Ile de France, FNE Seine et Marne, ANVL, Fédération des Associations de Protection de la Vallée de la Seine 77 (FAPVS), etc.) sont opposées à ce projet inabouti.
Vous aussi, vous pouvez donner votre avis :
L'enquête publique est ouverte jusqu'au 10 juillet 2020 :
- soit dans l'une des communes de la Bassée (Châtenay-sur-Seine, Egligny, Gravon et Balloy),
- soit directement sur :
Le dossier est là :
URBANISME
Confinement ou pas, le bétonnage garde ses droits (au moins à Fontainebleau).
SUBSISTANCES
Pour l’instant, du fait de la pandémie et du renouvellement retardé de la composition du Conseil communautaire, la modification du PLU concernant le secteur des Subsistances n’a pas encore été approuvée par la Communauté d'agglomération, dont la composition vient de changer.
Cependant notre association a appris que le permis de démolir du bâtiment existant a déjà été délivré (à l’exception d’une petite annexe, comme l’architecte des bâtiments de France l'avait demandé).
Il est évident que le maire réélu de Fontainebleau et son promoteur souhaitent aller vite sur le projet de bétonnage. L’avis expressément réservé du commissaire-enquêteur sera-t-il suivi ? L’élection déterminera si l’agglomération veut aller dans ce sens et si la maire d’Avon, réélue également, pourra bloquer le projet.
HÔPITAL (ou ce qu’il en reste)
La partie Sud-Est a été cédée au propriétaire de l’EHPAD "la Villa Baucis" qui veut y créer 92 lits soit 5 760 m². Le permis a été délivré le 26 mars 2020.
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NOTES DE LECTURE
LE PLUS GRAND DÉFI DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ.
L'édition de mai 2020 est une édition revue et augmentée par rapport à celle de 2018.
Éd. Michel Lafon, 9 €
L'auteur, Aurélien Barrau, est astrophysicien, amoureux d'astrophysique théorique (et donc des trous noirs), il est par ailleurs docteur en philosophie. Dans ce petit livre de moins de 120 pages il s'exprime en citoyen qui souhaite participer au débat public.
Le premier chapitre, le constat, est un excellent résumé sur 30 pages de toutes les connaissances scientifiques accumulées depuis 30 ans sur le changement climatique et sur la perte de biodiversité. On y apprend par exemple que, de nos jours, "les plantes disparaissent 350 fois plus vite que la norme historique".
Puis l'auteur propose des ébauches de solutions simples et urgentes, comme réduire la consommation. L'une d'elles étant la réduction de la consommation de viande.
Plus loin, il nous invite à penser en "pouvoir de vie" plus qu'en "pouvoir d'achat". Il propose de remplacer la formule "taux de croissance du PIB" par "taux de prédation suicidaire".
Bien que passionné de philosophie phénoménologique (qui s'attache aux détails) il cherche à dégager une vue d'ensemble de la complexité du problème : il y voit 26 dimensions (politique, économique, éthique, démographique, etc.) qui hélas !, s'interpénètrent, comme des poupées gigognes.
Il termine par une ode à la poésie : il pense que seul un poète pourra simplifier cette "fractalisation" (terme mathématique s'appliquant aux systèmes gigognes) de ce problème à 26 dimensions !
Dans son dernier livre "Sapiens face à Sapiens", le paléoanthropologue Pascal Picq fait le point sur les évolutions récentes de sa discipline concernant nos lointains ancêtres. Dans sa conclusion il écrit : "Ainsi la détérioration en cours des classes moyennes traduit-elle un profond bouleversement à l'échelle mondiale. Cela veut dire une chose toute simple : le modèle économique et social de la fin du siècle dernier n'est plus adapté aux changements qu'il a provoqués".
Alors, paléoanthropologie et astrophysique théorique, même combat ?