Communiqué du 23 juillet 2024
EX-MAISON FORESTIERE D’AVON : PAS DE TREVE OLYMPIQUE
La trêve olympique aura fait long feu. La Société d’économie mixte (SEM) du Pays de Fontainebleau aura simplement attendu le passage de la flamme olympique pour lancer les grandes manœuvres sur le terrain de l’ancienne maison forestière d’Avon dont elle est propriétaire et sur lequel elle prévoit de construire une résidence étudiante de 168 logements.
Comme pour les Jeux Olympiques de Paris, ce lundi 22 juillet sonne un peu comme une répétition avant l’heure pour la SEM. Les premiers camions ont franchi les grilles au petit matin. Peu après, les travaux d’abattage ont commencé. Tous les arbres – essentiellement des épicéas âgés de 20 à 30 ans – alignés le long de la rue des Archives ont été abattus dans la journée.
La SEM avait déjà procédé le 25 juin dernier à des travaux d’embellissement – c’est du moins ce qu’avait laissé entendre à l’époque le maire de Fontainebleau – en prévision du passage de la flamme olympique le 20 juillet, celle-ci devant partir du Centre national des sports de défense (CNSD) avant d’emprunter la rue des Archives. De toute évidence, tout le monde n’a pas la même définition du terme « embellissement », les travaux réalisés s’apparentant davantage à de l’élagage massif !
Rappelons que le CDAS d’Avon et la Ville d’Avon ont attaqué la modification n° 12 du Plan local d’urbanisme (PLU) qui rend notamment possible l’installation de cette résidence étudiante en lieu et place de l’ancienne maison forestière d’Avon. Le CDAS d’Avon considère que cette modification du PLU porte atteinte à la protection des paysages et du cadre de vie par une densification anormale tout en sous-estimant gravement les impacts sur les services publics et les transports dont la saturation est pourtant patente. Le permis de construire délivré par la Ville de Fontainebleau pour la construction de cette résidence étudiante de 168 logements fait également l’objet d’un recours devant le Tribunal administratif de Melun.
Hasard du calendrier, l’abattage de ces arbres intervient le jour même où La République de Seine-et-Marne publie dans ses colonnes un article intitulé « Le Pays de Fontainebleau en pleine lutte pour l’environnement » qui revient sur l’obtention du label « Territoire engagé pour la nature » (TEN) par la Communauté d’agglomération du Pays de Fontainebleau (CAPF).
Délivré par l’Office français de la biodiversité, ce label encourage et valorise les efforts des communes et agglomérations en matière de préservation de la nature. Fière de cette reconnaissance, la CAPF écrit sur son site web « En lien avec l’action 29 du « Plan Climat » de l’agglomération (PCAET), corriger et conserver les corridors écologiques et cœurs de nature, l’objectif de ce projet est de disposer d’un outil capable d’aiguiller la connaissance générale de la biodiversité sur le territoire de l’agglomération. Les actions permettront de valoriser le patrimoine naturel, de sensibiliser les citoyens et les acteurs locaux sur le sujet. ». Au-delà du lapsus commis par la CAPF qui serait savoureux en d’autres circonstances, l’action 29 du PCAET prévoyant en réalité de « conserver et protéger les corridors écologiques et cœurs de nature », le CDAS d’Avon constate que, au travers de sa filiale la SEM, la CAPF ne se prive pas de détruire un espace vert pour des considérations financières avant tout. Et ce, sans tenir compte de l’intérêt général et de l’opposition de nombreux habitants, des associations et de la Ville d’Avon.
Il reste désormais trois ans à la CAPF pour inverser la tendance et conserver le précieux label TEN.